Peut-on demander quelque chose dans la prière?

Je viens de lire un billet de « Seraphim » qui me laisse très mécontent.
« Si on ne peut changer la volonté de Dieu à quoi sert la prière ?? » s’interroge l’auteur. Et il ajoute « une prière de supplication est plutôt un moyen d’aider les gens à apprendre et à accepter la volonté de Dieu ».

Problème: Ce n’est pas pour soi-même en premier qu’il est bon de prier, mais pour les autres !
Dira-t-on que les prières pour les autres n’ont pas de nécessité? Qu’elles ne changent rien? Que Dieu, de toute façon, aurait fait les miracles de Lourdes ou d’ailleurs? Que l’avenir en somme est écrit, et qu’il s’agit seulement de l’accepter?
C’est là une approche très particulière de la spiritualité: centrée sur notre propre union à Dieu, et non sur la vie avec les hommes, pour que nous montions ensemble dans une réalité d’amour. Une spiritualité qui a des aspects abstraits, et non pas la réalité de la souffrance sur la croix.

Dieu nous veut libres. C’est avec nous qu’il construit notre avenir. Avec ce que nous faisons pour les autres et avec les autres.

Dire que « Dieu n’a pas besoin de nos prières ! » n’a aucun sens, et est même scandaleux! Ce n’est pas en termes de besoin que cela se pose.
Dieu nous invite à entrer dans la prière, c’est à dire à participer à sa prière sur la croix. A être d’autres christs.

Nous sommes les coopérateurs de Dieu (1 Co 3,9 et 2 Co 6,1). Il s’agit de demander à changer, et de demander des choses pour les autres.

(Je reconnais que ce qui précède est en partie un billet d’humeur).

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« Les défunts… dont toi seul connais la foi »

Cette phrase, qui figure dans la Prière eucharistique 4, est légèrement ambigüe. Veut-elle dire que nous serons jugés après la mort sur notre foi? On pourrait le croire. Et que Dieu aime moins ceux qui n’ont pas la foi?

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Déjà ressuscités

Dans mon nouveau livre « Les mots et la foi« , à l’article « Résurrection », j’écris notamment:
« – Le chrétien est déjà ressuscité (Col 2,12), car il a déjà en lui une participation à la vie divine. »

J’aurais pu compléter la référence à Colossiens par une référence à Éphésiens (2,5-6). Et les notes de la TOB sont assez claires.

Le baptême nous fait passer par la mort et la résurrection du Christ. Il met le Christ en nous.
Nous avons déjà en nous la puissance de la résurrection.

Elle n’est pas seulement « en espérance »; elle est « en cours » en chaque chrétien, au fur et à mesure qu’il vit dans l’Esprit. Il est peu à peu libre par rapport aux puissances de mort.

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Deux questions de base

Sur Facebook, un participant demande:
« Je cherche des preuves originales de l’existence de Dieu fondées sur le raisonnement « 
Par « originales », je pense qu’il veut aller au delà des « preuves » les plus classiques.
Il s’en est suivi une longue discussion.

J’ai pour ma part répondu:

« Dieu(x) » est un mot créé par l’homme pour désigner la ou les entités supérieures dont il pense qu’elles existent.
Deux bonnes questions, à mon sens, sont notamment:

La ou les entités supérieures dont les juifs et les chrétiens pensent qu’elle(s) s’est/se sont révélées à l’homme existent-elles, sous une forme ou sous une autre?

Et d’autre part:
Un monde invisible, « supérieur », existe-t-il, tel que par exemple semblent le montrer les « NDE » (Expériences aux frontières de la mort) ?

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Le salut, action, ou révélation de ce qui est?

La tradition chrétienne a tendance à considérer que « le salut » est une sorte de décision de Dieu, une action de Dieu qui « pardonne » à son peuple, qui décide de le sauver…

Je vois – au contraire – la réalité de Dieu comme étant toujours la même, avant et après: Jésus nous révèle ce qui est. Sa mort et sa résurrection nous montrent ce qu’est le réel, ce qu’est Dieu.

La venue de Jésus est une action qui nous montre ce qui est. Dieu est; il est amour; il est salut.

Non pas quelque chose comme: « Vous n’avez rien compris, vous agissez mal, alors je décide de venir vous en tirer »; mais « Après 2000 ans de préparation, je vous montre un peu plus ce qu’est la vie, ce qu’est le réel ».

Non pas « Dieu a pardonné nos fautes passées », ni « une réalité nouvelle est là », mais: « Dieu montre comment monter dans son amour » et « Dieu nous montre ce qu’est la réalité ».

Et maintenant, encore 2000 ans plus tard, nous comprenons peut-être encore un peu mieux, par la réflexion de l’Eglise, par les saints, ce qu’il en est de Dieu. Dieu est. L’amour est.

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« Que Dieu te protège! »

Un ami m’envoie ses voeux, et me dit: « Que Dieu te protège! »

J’essaie en fait « d’être en Dieu ». Et ce que Dieu me propose, c’est un chemin d’amour, pouvant comporter la croix. Pas un chemin où « il me protège ».

L’idée implicite de ce type de souhait, c’est que Dieu protège les « justes » – ou encore: ceux qui ont la foi – et qu’il leur évitera le malheur (« évangile de la prospérité »).

Oui, je mets entièrement ma vie en Dieu, et il me mènera par les chemins qu’il juge bons. Mais cela peut comporter souffrances, malheur, échecs. La croix n’est pas que pour les autres.

Ce que je souhaite, c’est d’être entièrement « en Lui ».

« Que le Seigneur te bénisse et te garde« : qu’il me garde du péché; du manque d’amour.
« Qu’il te révèle sa face« . Qu’il me donne sa paix! (Nombres 6,24)

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Il y a vraiment deux aspects différents dans la foi!

Cela me tournait dans la tête depuis quelque temps: il me devient évident que sous le mot « foi » on entend deux choses très différentes!

D’un côté, j’ai foi en Dieu, j’ai foi en Jésus, cela veut dire que je crois ce qu’ils me révèlent; que je le comprends suffisamment et que j’y adhère de tout mon coeur.

Mais si je suis dans la mouise – si quelqu’un est dans la mouise totale, voyant ses proches mourir, la violence régner, n’ayant aucun avenir?
Eh bien si c’est un saint il mettra toute sa confiance en Dieu. Il sera dans la paix. C’est la foi en action en somme. Il ne « croit » plus; il est « en Dieu ». 

Ce n ‘est pas la foi « liste de vérités »; c’est la confiance totale.

La foi, si on garde le même mot pour les deux choses, ce n’est donc pas croire des faits ou des affirmations.  C’est mettre entièrement sa confiance en quelqu’un et trouver une paix totale en lui. Ce qui n’empêche pas d’être profondément pécheur; d’avoir de plus en plus conscience de son péché.

Je crois ce que Dieu dit: pas de problème, tant que je suis en bonne santé, etc.

Mais si je crois que Jésus EST, qu’il est « plus vrai que tout ce qui m’entoure », on est à un autre niveau.

C’est la foi conviction d’une part, et la foi relation, ou confiance, de l’autre.

Je crois Jésus, ou je crois en Jésus.

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Additif – J’aurais dû me rappeler la formule de Saint Augustin, reprise par Saint Thomas: la distinction entre – « credere Deum », – « credere Deo » , et « credere in Deum ». Sauf qu’en français, comment on dit? Et puis ce n ‘est pas exactement ce dont je parle ci-dessus.

– Le premier « désigne l’acte de foi en tant que constatation du fait que Dieu existe. »
– « Credere Deo » est l’acceptation de l’autorité divine comme source de vérité.
– « Credere in Deum » est la fides formata. (La foi formée par la charité)
(Source)

 

 

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L’au-delà, bien au-delà!

Je l’ai sans doute déjà écrit, mais je ne vois pas l’au-delà comme un lieu de « repos éternel ». Certes nous serons remplis de l’amour de Jésus, mais nous aurons peut-être à participer à d’autres combats, à un niveau plus élevé…

Je ne vois pas le combat entre Jésus, Dieu, et les puissances du mal comme étant limité à la terre.  Notre terre n’est qu’un tout petit morceau de l’univers. Et il y a peut-être d’autres univers !

Donc, avec le Christ, par lui, nous aurons atteint à notre mort un premier palier. Mais, à mon sens, les combats continuent après!
Il est vrai que dire cela est de nature à décourager. Sauf celles et ceux qui sont suffisamment remis entre les mains de Dieu.

« Dieu seul suffit » (1)


(1) Avec toute l’ambigüité de cette phrase: « Seul Dieu suffit »= seulement l’absolu, l’infini, jamais atteint. Ou bien « Dieu suffit »: je n’ai besoin de rien d’autre. En espagnol, « Solo Dios basta ».

 

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Je crois.. quelqu’un? Ou quelque chose?

En lisant un livre de Dominique Degoul intitulé « Schéma de la foi chrétienne », dont le début comprend d’excellentes réflexions, par exemple sur Adam, sur le « sacrifice » du Christ et sur le salut « hors de l’Eglise », je suis gêné ensuite par la démarche suivie, visant me semble-t-il à « mieux comprendre ce que l’on croit », ce qui conduit, tel que je ressens le livre, beaucoup plus à une démarche intellectuelle à partir de ce que l’on pense savoir de Dieu (déduction), qu’à une démarche spirituelle, se donnant à Dieu et progressant d’abord par la relation à Lui; par la prière en somme.

L’auteur, que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors d’un exposé très brillant qu’il a fait sur la limite des dogmes, est jésuite, et il est vrai que je n’ai personnellement jamais « accroché » avec l’approche jésuite de la spiritualité. Par exemple les « consolations » et « désolations » me sont décidément étrangères, au bout de dizaines d’années.

Ma démarche est très philosophique, autour de – et à partir de – ce que j’ai peu à peu expérimenté en cherchant à me donner entièrement à Dieu. Pas comme un soldat (Ignace), mais comme un amoureux, un François d’Assise; un saint Bruno dans sa Chartreuse, une Thérèse de Lisieux. Donc j’écris peu à peu des bribes de théologie à partir de ce que je vis; c’est notamment mon livre « Le fait Jésus », dont l’approche du péché, qui me paraît proche de celle de certains saints, est toujours mal reçue, complètement incomprise!

C’est mon coeur qui est en avant; et mon cerveau cherche à mettre au clair ce que je vis et ressens, tourné vers Dieu.

Dieu sur lequel mes idées n’ont pas grand chose à voir avec celles de la plupart des gens, je le crains. Parce que mon esprit ouvert est prêt à toutes sortes d’hypothèses. C’est un autre aspect du « Fait Jésus »…

C’est – philosophiquement – tout le problème de l’approche inductive et non déductive. Van Vogt, et maintenant surtout Gonseth, m’ont accompagné dans cette voie.

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Les juifs dans le plan de Dieu

Il est toujours délicat de parler des juifs quand on ne l’est pas soi-même.

Aujourd’hui, en groupe Bible, nous reparcourions l’itinéraire – si je puis dire – de la révélation, avec toutes ses étapes depuis Abraham et Moïse, pour aboutir à Jésus, et à nous.
Ceci en lisant le chapitre 12 de l’évangile de Jean, et la fameuse citation d’Isaïe, qui vient juste à la fin de la vie publique, avant le dernier repas: « Il a aveuglé leurs yeux et endurci leur coeur, pour qu’ils ne voient pas; pour qu’ils ne comprennent pas, et qu’ils ne se convertissent pas. » (Isaïe 6,9-10 – que Jean adapte).

Et j’ai tendance à dire: « Il est grand l’itinéraire du peuple juif ! »
Par l’Exode, par l’Exil à Babylone et des siècles d’une histoire apparemment sinueuse, Dieu se forme un peuple. Et, « patatras » en somme, pourrait-on dire: au moment où, au sein de ce peuple, il existe des « pauvres de Dieu » en nombre suffisant pour que la parole de Jésus puisse y germer, il y a à nouveau une chute du peuple, par la mise à mort de Jésus, et le refus – par la majorité du peuple – de reconnaître en lui le Messie attendu.

Ce refus, ou du moins cette mise à mort faisaient partie du plan de Dieu! Il fallait cet endurcissement pour que Jésus puisse mourir, et nous révéler l’amour infini.

Et, un peu comme pendant l’itinéraire sinueux du premier testament, le peuple juif continue !
Sa continuation, la valeur très exceptionnelle qu’il apporte, siècle après siècle, à l’humanité, sont un signe très fort; et je suis convaincu qu’il y a une place pour le peuple juif dans le plan de Dieu!   Paul le dit dans les chapitres 9 à 11 des Romains: il affirme  que « les dons de Dieu sont irrévocables ».

« O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu!
« Qui a en effet connu la pensée du Seigneur?  »

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